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Un panel d’experts aborde l’évolution du facility management et de la technologie pour créer une expérience réussie de retour au travail post-pandémie.1:03:12 - Anglais
En savoir plusDans le monde entier, nombreux sont les secteurs qui intensifient leurs initiatives durables. Le bâti constituant souvent l’un des premiers responsables de l’augmentation de l’empreinte carbone d’une organisation, Planon et KPMG ont uni leurs forces pour aider les entreprises à exploiter leur environnement bâti, afin de répondre aux défis du changement climatique.
Dans la lutte contre le changement climatique, il n’y a simplement plus de temps à perdre. Bien que l’Accord de Paris de 2015 ait marqué un tournant dans la quête d’une démarche tournée vers l’environnement, les émissions mondiales de carbone continuent de mettre la planète en péril. Ainsi, d’après un rapport publié en août 2021 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU, l’humanité avait déjà fait augmenter la température du globe d’environ 1,1 degré Celsius. Toujours d’après ce rapport, à moins d’opérer un revirement drastique, il est probable que le seuil fixé à 1,5 degré Celsius sera atteint, voire dépassé, au cours des vingt prochaines années.
La COP26 aura certainement contribué à raviver les initiatives internationales portées sur le développement durable. Mais si ses quatre objectifs principaux sont en effet louables (accélérer la suppression de la consommation de charbon, limiter la déforestation, intensifier le passage à l’électrique dans le secteur automobile et encourager les investissements dans les énergies renouvelables), il s’agit maintenant de les mettre en action.
Or, le secteur du bâtiment est l’un des domaines où cette « action » est susceptible d’avoir un fort impact : l’immobilier est responsable à lui seul d’environ 40 % des émissions mondiales de carbone. Bien que des initiatives soient déjà entreprises pour réduire les effets négatifs de l’environnement bâti, parmi lesquelles le Net Zero Carbon Buildings Commitment du World Green Building Council, il se pourrait qu’elles ne suffisent pas.
Heureusement, un avenir plus durable pour l’immobilier semble possible. À vrai dire, il commence déjà à prendre forme. Ce changement est rendu possible par les occupants de biens immobiliers d’entreprise, qui exigent à présent de leurs bâtiments de meilleures performances climatiques. De plus en plus, ces occupants en comprennent l’importance pour la satisfaction et le bien-être de leurs employés.
En parallèle, désormais plus conscients de l’impact environnemental des bâtiments, les actionnaires et autres parties prenantes de l’immobilier ont des attentes plus poussées en matière d’ESG, ce qui contribue à verdir le secteur. Les marchés de capitaux, déjà engagés dans la transition écologique, vont continuer d’insister sur la réduction des émissions de carbone. En réponse à la COP26, par exemple, les Champions de haut niveau pour le climat de l’ONU ont publié un rapport selon lequel le secteur privé serait en mesure d’apporter 70 % des investissements totaux nécessaires pour atteindre les objectifs net zéro. Plusieurs établissements bancaires dont ING, Rabobank, ABN AMRO et HSBC, entre autres, se sont déjà engagés dans ce sens. Il y a fort à parier que cette hausse des investissements dans des actifs durables va pousser plus de planificateurs de l’immobilier et de gestionnaires de bâtiments à prendre la question au sérieux.
La réglementation en matière de développement durable s’avère également d’une importance cruciale. Le règlement de l’UE sur la taxonomie de juin 2020, notamment, définit une terminologie et des critères environnementaux qui clarifient la direction à suivre pour le secteur de l’immobilier en vue d’atteindre le zéro carbone d’ici 2030.
Dans plusieurs pays hors UE, néanmoins, des législations de plus en plus strictes et des engagements divergents en la matière compliquent la tâche des gestionnaires de portefeuilles immobiliers, qui ont parfois du mal à suivre. Une façon de simplifier et d’harmoniser la mise en œuvre d’initiatives durables dans l’immobilier et l’environnement bâti serait de définir des critères clairs au moyen d’outils tels que l’indice Net Zero Readiness Index (NZRI) de KPMG.
Ce dernier compare les actions entreprises par 32 pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), et évalue leur capacité à parvenir à atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici 2050. Il révèle que les initiatives durables lancées par de nombreux pays ont déjà un impact positif, et souligne le rôle prépondérant que joue l’immobilier.
La question du développement durable restant encore largement concentrée sur les initiatives gouvernementales, les efforts mis en œuvre par le secteur privé pour contrer le changement climatique sont souvent entravés. Mais cela ne tient pas compte de l’impact considérable que le secteur privé peut avoir (et a déjà eu) sur les émissions de gaz à effet de serre. Comme l’observe le NZRI de KPMG, obliger les entreprises à faire état de leurs émissions carbone pourrait accélérer la transition écologique, en fournissant aux investisseurs et aux bailleurs les données nécessaires pour faire des choix plus respectueux de l’environnement.
Bien que les pays réussissent à construire de nouveaux bâtiments à faible consommation d’énergie, ils ont encore des difficultés à décarboner leur parc immobilier existant. D’après le NZRI, le secteur de la rénovation reste sous-développé dans tous les pays hormis le Royaume-Uni, principalement pour des questions d’inertie, de coûts d’immobilisation élevés et d’une prise de conscience encore insuffisante.
Qu’il s’agisse des promoteurs, des investisseurs, des propriétaires/occupants et des bailleurs, chaque maillon de la chaîne de valeur immobilière a pourtant un rôle crucial à jouer pour atteindre l’objectif zéro émission nette. Une des possibilités pour réaliser cet objectif est de miser sur la construction de bâtiments plus écologiques et la rénovation du parc existant. Au Canada, le secteur du bâtiment a été identifié comme étant un des secteurs nécessitant une transition écologique. Par exemple, on estime que les émissions de GES pourraient être réduites de 17 % par rapport aux niveaux de 2005 si l’intégralité des grands immeubles construits entre 2017 et 2030 se conformaient aux normes zéro carbone. Une autre solution, qui permettrait de réduire les émissions jusqu’à 51 %, consisterait à rénover le bâti existant en le dotant de solutions écologiques.
Pour contrer le changement climatique, il est donc fondamental que les acteurs de la chaîne de valeur immobilière fassent front ensemble, soit en finançant de nouveaux projets de construction, soit en adaptant le bâti existant. À en croire les résultats d’une évaluation du secteur immobilier réalisée en 2020 par le GRESB (Global Real Estate Sustainability Benchmark, un organisme privé de labellisation environnementale), cela semble déjà être le cas. En exigeant toujours plus de données ESG, les investisseurs ont fait bondir la participation à cette étude de 22 %.
Propriétaires, investisseurs et occupants de biens immobiliers d’entreprise doivent unir leurs forces pour envisager des investissements à court et long terme dans la transition énergétique. Si les locataires tablent habituellement sur cinq ans tout au plus, les propriétaires, eux, opèrent généralement sur des durées allant de 15 à 30 ans. Il est vital que ces deux perspectives aillent de pair.
J’espère que ce premier article vous aura fait prendre conscience du rôle déterminant que les propriétaires de bâtiments et les gestionnaires de biens immobiliers ont à jouer en matière de développement durable. Dans mon prochain article, j’approfondirai les défis spécifiques qui se posent pour la chaîne de valeur immobilière, parmi lesquels l’absence de données fiables dans la création de rapports sur la transition écologique.
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